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Chronique Familiale ThabuyGarcia
20 avril 2020

ADN et Généalogie, miracle ou attrape-gogo ?

La recherche généalogique par l’ADN (Acide DésoxyribonNucléique pour faire savant) est à la mode, même Généanet s’y est mis. 

Je ne parle pas bien entendu de la recherche ADN pour trouver un coupable de crime ou délit, mais de l’aide que peut apporter cette technique pour le généalogiste. 

Tout d’abord, en France, c’est interdit (pour l’instant), mais pas sanctionné, aussi il faut recourir à un laboratoire étranger, sur internet on trouve facilement. On commande, on reçoit un kit, on prélève par écouvillon (c’est l’heure de gloire de ce gros coton-tige) et on envoie le tout vers le laboratoire. Il n’y a plus qu’à attendre les résultats. 

Ils peuvent comporter plusieurs éléments en fonction du laboratoire choisi et surtout du prix. 

En premier lieu le résultat indique nos origines géographiques et ethniques. On vous dit, par exemple, que vous avez 25% de français, 20% de nordique 14% d’anglais et ainsi de suite. Pour les Thabuy (et descendants) qui ont séjourné plus de deux siècles à Marseille il y a fort à parier que l’on retrouve tout le pourtour méditerranéen. Mais si j’ai de l’ADN italien comment savoir si c’est par les Thabuy de Marseille ou les Tabuis de Savoie ou encore par un migrant italien si ancien que je ne peux retrouver sa trace. A mon avis plus amusant qu’utile. 

Ces résultats peuvent aussi faire apparaître une correspondance (match) avec une personne déjà dans la base, sorte de cousinage ADN qui indique un ancêtre commun plus ou moins lointain.

Un peu de mathématique. Nous avons 50% d’ADN commun avec chacun de nos parents, 25% avec nos grands parents 12,5% avec nos arrières grands parents et ainsi de suite. Et encore il s’agit d’une fourchette comme dans les sondages. On en est 0,7% pour la 7e génération et même chose pour le dit cousin. Si cela dépasse la marge d’erreur c’est cuit. Autrement dit cela est surtout utile pour retrouver un cousin proche, a priori déjà connu.

Il en va autrement pour les ruptures de généalogie. Un enfant naturel (père inconnu ) ou adopté peut retrouver ses ancêtres par cette technique.

Si je reprends l’exemple des Thabuy, Louis Henri était un enfant naturel. Si un de ses descendants, légitime ou pas, a mis son ADN sur le site et que je dépose moi aussi mon ADN, la correspondance va ressortir. Mais il faut déposer tous les deux sur le même site.

La plupart des sites sont US et regroupent chacun quelques millions d’ADN, ce qui est très peu comparé aux 350 M d’américains auxquels il faut rajouter les non US. Trouver une correspondance revient à jouer au loto. Généanet a mis en place depuis peu un site pour recueillir les ADN français et européens, il est encore trop récent pour conclure sur son intérêt.

Mais il y a une autre rupture que les tests ADN peuvent révéler. Pour les anciens une chanson se terminait par « Ton père n’est pas ton père et ton père ne le sais pas ». Si deux cousins en fait ne sont pas cousins, il y a une ancêtre qui voit sa côte de vertu s’effondrer brutalement. 

Vous pouvez aussi demander et recevoir des informations sur vos risques sanitaires génétiques, c’est à dire votre propension à attraper telle ou telle maladie. Hypocondriaque s’abstenir! Mais on s’éloigne de la généalogie. 

Quelque soit la nature des résultats, la fiabilité, paraît-il en progression constante, n’est pas la même que celle de la Police ou Gendarmerie. 

Si, compte tenu de vos origines en partie ibériques vous recevez de Youtube une pub pour un album de Flamenco vous sourirez peut être, mais si on vous refuse une assurance pour un prêt immobilier là, vous ne sourirez plus.

Il faut savoir que pour présenter des tarifs avantageux les sites font commerce de ces données (data) et qu’ils peuvent, sans même que vous l’ayez demandé, analyser et vendre votre profil génétique de santé. C’est même leur principale source de revenu, donc de rentabilité.

Normalement le risque est moindre pour les sites européens car soumis au Règlement Général sur la Protection des Données depuis mai 2018. Attention la Grande Bretagne et la Suisse ne sont plus ou pas dans l’UE et je ne connais pas leur législation en la matière. 

En résumé pour un francophone la Belgique vous tend les bras avant que la France permette ces analyses ADN.

 

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