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Chronique Familiale ThabuyGarcia
3 mai 2020

Depuis quand nos ancêtres font-ils la noce ?

Tout généalogiste, même amateur, le sait : les mariages sont la clés des recherches.

Les actes de mariage donnent souvent une foule de renseignements sur les deux familles.

Mais un esprit curieux peut se demander si le mariage que nous connaissons a toujours existé, autrement dit quelle est l’histoire du mariage. Rassurez-vous je ne prétends pas faire une thèse en Sorbonne mais un résumé de mes recherches. 

Tout d’abord quelle est sa période de création ?

Pendant l’année 2013 on a beaucoup parlé du mariage. On a vu des femmes et hommes politiques énoncer des certitudes, l’une 2000 ans (mariage chrétien), l’autre 200000 ans (apparition d’Homo sapiens qui est plutôt datée maintenant de 300000 ans), cela faire une grande fourchette. Qu’en est-il ? 

Pour certains spécialistes il faut remonter au paléolithique (pierre taillée) pour son émergence mais il n’avait pas notre sens actuel. 

Par exemple pour Jean M. Auel (paléoanthropologue et romancière) la femme Homo Sapiens, entre les grossesses et les allaitements ne pouvait pas participer régulièrement à la chasse aux gros gibiers. Pour en manger, elle-même et ses enfants, il lui fallait un homme. Inversement l’homme n’avait pas trop le temps de participer aux cueillettes diverses et chasser les petits gibiers. Pendant que madame faisait la popotte, monsieur chassait ou fourbissait ses armes pour la prochaine chasse (épieu, lance, propulseur et plus tard arc) et fabriquait les outils de tous les jours.

Cette division du travail, peut être pas si absolue qu’on ne le pense généralement, poussait à regrouper un couple autour du foyer (au sens premier) dans la grotte où vivait le clan ou à faire abri commun s’ils habitaient une résidence individuelle.

Pour Jean Auel (Les Enfant de la Terre, roman préhistorique en 6 tomes) cette organisation était aussi celle de Néandertal.

Le foyer était un échange de bons procédés plus qu’un mariage au sens actuel. La femme recevait une part du butin de la chasse pour elle et ses enfants et l’homme profitait du confort du foyer. Ce qui n’excluait pas bien sûr l’affectif dans le couple. Quant à la fidélité, difficile de savoir mais il y a quand même un doute !

On l’oublie généralement mais nos ancêtres n’ont pas toujours fait pas le lien entre la sexualité et la procréation. Les enfants étaient ceux de la femme et plus grands devenaient ceux du clan. La paternité n’existait pas, socialement parlant. Dur à comprendre pour nous ! 

A un moment nos ancêtres ont eu l’intuition de rôle de l’homme. Jean Auel (encore elle) fait l’hypothèse d’environ 20 000 avant J.-C. (époque de la Grotte de Lascaux). Cette certitude a dû mettre longtemps à s’installer. A partir de cette période les enfants devenaient ceux du couple et la fidélité devient obligatoire, pour les femmes bien entendu, pour garantir la paternité.

Mais cette connaissance a pris toute importance au Néolithique (-9000 au Moyen Orient, -7000 en Europe Occidentale et -5000 en Asie et Afrique Sub-saharienne). En effet à cette époque l’Homo Sapiens se sédentarise et vit de l’agriculture et de l’élevage. Le nomade n’avait rien à transmettre à ses enfants (sauf le Savoir) alors que le sédentaire transmet ses biens matériels, terre,bétail, habitat. 

Le mariage n’est plus une affaire de couple mais devient une affaire de famille, et pour longtemps. 

C’est particulièrement marqué dans l’Antiquité où les parents marient souvent leurs enfants sans demander l’avis des intéressés (mariage forcé). L’Église romaine exige le consentement des époux mais comme ce n’est pas toujours le cas, à partir du 11e siècle les instances religieuses rappellent cette obligation et le Concile Latran IV la reformulent en 1215 en même temps que le mariage redevient un sacrement indissoluble.

Bien sûr cette pratique est favorisée par l’âge de nubilité (âge minimum au jour du mariage) en Droit Canon 12 ans pour les filles et 14 pour les garçons ( plus tard élevé à 14 et 16 ). Mais les engagements des familles sont parfois bien antérieurs, dans quelques cas extrêmes même avant la naissance des intéressés.

Et ne croyez pas que cela ne touche que l’aristocratie, pour les familles régnantes c’est la règle. Mais dans les villes et bourgs les familles appartiennent souvent à la même corporation, dans les campagnes au même statut social (laboureur, fermier, métayer … ), une mésalliance n’est pas tolérée. 

Au Concile de Trente, ville d'Italie (1545-1563) les évêques se fâchent et vont encore plus loin. Avant le mariage on publie les bans avec lecture aux messes précédentes, le mariage est public, devant un prêtre et des témoins, le consentement des futurs est oral et séparé. Plus de mariage forcé, place au mariage arrangé. Nuance ! Puis viendront le mariage de raison, d’inclination, d’amour. Le mariage moderne est né. 

Mais, pour éviter la consanguinité il faut interdire les mariages de parenté trop proche. Cela sera le sujet du prochain article. 

A la Révolution et dans le Code Napoléon on remplace le prêtre par un officier d’État Civil mais les grandes lignes sont conservées. 

On en reparlera dans un article suivant.

 

 

 

 

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